Revenons sur la 133ième édition de la fête du travail, et découvrons ce que les entrepreneurs camerounais pensent. Ils évoluent dans les secteurs de la beauté ,de l’art, la musique, et des nouvelles technologies. Leurs souhaits voir les travailleurs évolués dans de meilleures conditions.

Placé sur le thème « PROTECTION DU TRAVAILLEUR : VECTEUR DE JUSTICE SOCIALE ET DE TRAVAIL DÉCENT AU CAMEROUN », Steve BARDGODGE  jeune designer pense que ce thème a toute son importance vu que les employés des entreprises locales sont souvent très mal rémunérés. « En tant que jeune entrepreneur, cela interpelle ma capacité à protéger mes employés et à couvrir leurs besoins pour qu’ils aient une vie décente. » .

Pour ce épris de la mode, être entrepreneur au Cameroun nécessite beaucoup de passion mais pas que,« il faut trouver comment capitaliser sa passion et comment la gérer. Enfin, il faut s’adapter aux réalités locales en les innovant 》.

Côté beauté nous sommes allés dénicher la sublime jeune bloggeuse, Madivia ,conseillère en beauté du corps et de l’intérieur. Elle nous livre ces mots:《ce thème est comme tous les autres thèmes des éditions passées. Chaque année de grands mots, mais au final aucun résultat palpable. Un travailleur protégé c’est celui qui est heureux dans sa structure. Cela n’a vraiment pas un rapport avec un travail décent. La justice sociale est dédiée à certains, ce n’est pas à la portée de tous ».

Madivia

Pour elle ce thème ne l’interpelle pas. « pour le moment être bloggeuse n’est pas un métier reconnu. Nous en faisons étalage chaque jour sur les réseaux sociaux. L’on s’impose soit même chacun dans son couloir ». s’il y a une chose que cette jeune entrepreneur retient : « c’est que entreprendre est le résultat de la somme de nos expériences. Plus on apprend, plus on décèle les problèmes. Là on peut se permettre de se positionner comme réponse à l’un des problèmes


Allons également à la rencontre de deux artistes : l’un est commissaire d’expositions et l’autre est un jeune réalisateur de film.

Landry MBASSI, commissaire d’expositions depuis près de 9 ans est aussi peintre et photographe. Il déclare qu’《il existe un cadre juridique et légal (dynamique) qui se doit d’être pensé en amont. Ceci pour favoriser l’intégration de nouveaux métiers et de nouvelles filières comme celle à laquelle j’appartiens. Tout le monde travaille. Mais dans mon cas, le travail que je fais n’est pas reconnu au pays. Je n’ai pas de statut de travailleur en tant que tel : ni par la plupart de ceux qui veulent m’employer, ni par les ministères de tutelle (MINAC, MINTPS). En gros, je ne suis pas dans les fichiers de la prévoyance sociale. ».

landry Mbassi

cependant, Landry MBASSI invite les uns et les autres à se battre afin que leur champ de projection dépasse les frontières du Cameroun. « Ce n’est pas parce que votre talent ou passion ne bénéficie pas de soutien ou de l’appui de votre entourage, qu’ailleurs vous ne serez pas considéré à votre juste valeur. Au final, c’est le travail qui compte, et pas celui-là que l’on associe vulgairement à la fête du 1er mai. Je parle du vrai travail, celui qui vient de l’intérieur ,donc du cœur. Restez focus sur vos objectifs, vous y arriverez un jour par la fermeté de vos convictions » .

Claye EDOU, jeune concepteur et réalisateur du film klub « Minga et la cuillère cassée » trouve par contre que《ce thème est d’une grande pertinence. Sans le respect des droits élémentaires du travailleur et sans un contrôle rigoureux de leur application, les employés sont exposés à toutes sortes d’abus qui pourraient les exposer à une précarité à laquelle l’emploi est censé remédier. » .Un thème donc que le réalisateur estime cadré avec son activité « les professions artistiques ne sont pas considérées à leur juste valeur. Pourtant, ceux qui les exercent ont les mêmes droits que tous les travailleurs. ».

Claye EDOU

Son conseil est tout simple ; « il faut tout d’abord trouver ce pour quoi vous avez du talent. Ensuite, il faut vous former et vous entourer des personnes ayants des compétences complémentaires. Enfin, porter dans vos cœurs et appliquer des valeurs d’intégrité et de respect des droits des travailleurs, pour garantir la pérennité de leur activité »


Tombons sur la zik avec TATY EYONG, jeune artiste: chanteuse, danseuse, auteur-compositeur camerounaise dotée d’un bagage culturel qui lui permet d’avoir un style combinant à la fois Worldmusic, afrojazz music et bikutsi.

Taty EYONG

Pour la diva , ce thème appel à un large dé « Je suis  jeune  artiste, une travailleuse. Donc  le   thème  est valable  pour  moi et pour toute personne  active »  son conseil pour les jeunes travailleurs est le suivant . « le travail. C’est tout  un ensemble d’énergies réunies. Il faut de la passion , de la patience, de la discipline, de la foi, de la prière ! Il faut rêver, ça suscite d’avoir des objectifs à atteindre. Maintenant, rêver pour réaliser ! Il ne faut pas que le rêve reste sur l’oreiller (rires). Donc il vaut mieux rêver et réaliser ce dont on a rêvé. C’est dur mais il faut s’accrocher et ne pas lâcher ! On a tout en nous pour réussir ! »

Faisons un tour dans l’univers des jeux vidéo avec Olivier MADIBA ceo de Kiro’o Games. Pour lui, «Beaucoup d’employeurs au Cameroun gèrent leurs collaborateurs par embuscade. ils bloquent volontairement les salaires pour les rendre dépendant et endettés. C’est quelque chose que Kiro’o n’a jamais fait et ne fera jamais ».  

Olivier MADIBA

le créateur du jeu AURION pense  qu’on devrait combattre cette pratique. Bien qu’il  trouve amusant que lors de la fête du travail personne ne veut travailler, voici néanmoins son conseil. « Abordez votre carrière avec ambition. comparez- vous aux meilleurs de votre domaine et apprenez sur internet ce que vous n’avez pas pu apprendre à l’école ». Pour lui la motivation est très grande. « 40%des camerounais ont moins de 14 ans donc presque 10 millions.si sur les 20 ans qui arrivent on a pas créé 5 millions d’emploi on va vivre le NOSO partout. C’est une question de survie qu’on réussisse et qu’on tire le maximum de personnes ».

Terminons avec ce passionné du Tourisme. Il se nomme Coltar Serges pour lui 《 c’est  un thème  qui sonne comme un slogan   de laboratoire. S’il était  réellement  appliqué  dans nos différents  environnement  de travail , cela rendrait celui-ci  plus attractif et plus sécurisé. Le thème c’est une chose, l’applicabilité en est une autre. Il ne suffit pas d’avoir de bons thèmes pour faire de la protection du travailleur une réalité au Cameroun. Il faut créer des nouveaux cadres normatifs adaptés à nos réalités pour rendre le travail plus décent. Dans un environnement de chômage galopant, le travailleur paraît  livré à lui-même. Ce thème est donc une gageure pour les patrons et une utopie pour le travailleur. 

Coltars Serges

Le social traveller  pense qu’il faut traiter cette question en tenant compte des difficultés de chaque filière, il mentionne également le fait que lieu de travail devrait être un espace  conviviale qui permettrait à chacun de se construire en tant qu’être humain  

Toutefois, il conseille aux jeunes d’aimer ce qu’ils font et surtout de se battre pour de meilleures conditions de travail. « Aujourd’hui, nous ne pouvons plus travailler comme à l’époque. Avec de nouvelles formes d’outils de management et de communication, le travail se dématérialise de plus en plus. C’est l’occasion pour les jeunes d’en profiter et de mettre leur expertise au service de l’humain》.

Natacha SIMA / Marina Odi

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